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Zistoir fonn lunivèr – Cosmologie de l’intime Esther Hoareau Une exposition du FRAC Réunion sur une proposition de Anna Vrinat Avec la collaboration de Francky Lauret C’est un astre en rumeur que tout astre qui luit. Musique d’or des cieux faite avec leur silence ; Et tout astre immobile est l’astre qui s’élance.[1] Du cosmos […]
Zistoir fonn lunivèr – Cosmologie de l’intime Esther Hoareau
Une exposition du FRAC Réunion sur une proposition de Anna Vrinat
Avec la collaboration de Francky Lauret
C’est un astre en rumeur que tout astre qui luit.
Musique d’or des cieux faite avec leur silence ;
Et tout astre immobile est l’astre qui s’élance.[1]
Du cosmos infini aux cavernes étroites, Esther Hoareau explore les possibles et les impossibles du paysage. Le thème est classique, et pourtant, l’artiste transcende les représentations naturalistes au profit d’un surréalisme au sens historique du manifeste de 1924 d’André Breton : « dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale ». Territoires du sensible, paysages inventés, bizarreries éprouvées, le panthéon d’Esther Hoareau ne relève pas de divinités anthropomorphes. Il jaillit des étendues intimes, des paysages mentaux.
Ambivalentes, les œuvres présentées dans Cosmologie de l’intime soumettent au regardant des images intenses, tout en invitant à laisser libre cours à son propre imaginaire. Les compositions d’Esther Hoareau sont des propositions. En mettant à disposition des images fabriquées, elle ouvre une porte inattendue pour nous laisser créer à notre tour nos imageries personnelles.
L’exposition, construite également autour des sirandanes de Francky Lauret, vient articuler le créole autours des photographies d’Esther Hoareau. Cette langue poétique se fait jeu et invite le public à devenir le véritable acteur de sa propre visite. Par un jeu de parallèles, le sentiment d’immersion induit par les œuvres d’Esther Hoareau structure également l’expérience de la visite proposée par les mots de Francky Lauret.
Anna Vrinat
[1] Extrait du poème Immensité (V. 8-10), La doctrine de l’amour (1881), Germain Nouveau (1851-1920). Éditions Gallimard, Paris, 1981.