Aller :
Chaque année, la Fondation L’Oréal, en partenariat avec l’Académie des sciences et la Commission nationale française pour l’UNESCO, décerne le Prix Jeunes Talents Pour les Femmes et la Science France 2023 à 35 jeunes chercheuses. Et pour que leur excellence scientifique puisse inspirer les générations à venir, une rencontre entre ces 35 lauréates et des lycéennes et lycéens d’Ile-de-France est organisée à la Cité des Sciences et de l’Industrie le 12 octobre.
Aujourd’hui en France, les femmes sont encore trop peu présentes dans la recherche scientifique : elles ne représentent que 29%1 des chercheurs, contre 33,3% au niveau mondial2. En outre, elles rencontrent des difficultés à poursuivre leur carrière scientifique et accéder à la reconnaissance qu’elles méritent. EnEurope par exemple, seulement un quart3 des hautes fonctions académiques sont occupées par des femmes, et moins de 4 % des prix Nobel scientifiques ont été décernés à des femmes dans le monde.Cette année, deux lauréates sont issues de l’unité mixte de recherche (UMR) Écologie marine tropicale des océans Pacifique et Indien ENTROPIE (IRD, Université de La Réunion, Ifremer, CNRS, Université de Nouvelle Calédonie).
Il s’agit de Cinzia ALESSI, doctorante de l’Université de Nouvelle Calédonie et d’Heléna TEIXEIRA, post-doctorante au sein de l’UMR ENTROPIE à l’Université de La Réunion.
Helena Teixeira étudie comment les changements environnementaux (l’activité volcanique, le changement climatique et l’impact des activités humaines) ont mené une espèce d’oiseau marin endémique de l’île au bord de l’extinction. Une étape de plus dans un parcours international qui l’a menée d’études en biotechnologie au Portugal à une thèse en en biologie évolutive en Allemagne.Très engagée en faveur de la biodiversité, elle s’intéresse aux mécanismes à l’origine du déclin des espèces. Nous retranscrivons ici son interview, réalisée par la Fondation L’Oréal.
Face à l’urgence environnementale actuelle, mes recherches permettent d’améliorer nos connaissances sur la manière dont les espèces ont répondu aux perturbations environnementales du passé, et ainsi de mieux identifier les principaux moteurs du déclin des populations. Les résultats de mon projetpermettront ainsi d’élaborer des plans de conservation plus efficaces des espèces menacées.
J’ai toujours été passionnée par la biodiversité. J’ai ressenti le besoin de comprendre pourquoi il n’y avait pas de chimpanzés au Portugal ou pourquoi les loups vivaient dans un système social très organisé. Mon stage de licence, qui s’intéressait à l’étude génétique du loup ibérique, a confirmé ma fascination pourla biologie évolutive. Aujourd’hui, je travaille avec une espèce d’oiseau marin déclarée éteinte, mais qui a été redécouverte dans les années 70. N’est-ce pas incroyable ?
Bien que la biologie soit l’un des domaines scientifiques avec le meilleur ratio de femmes, il est encore difficile d’y faire carrière. Le nombre de postes de direction est très limité et majoritairement occupés par des hommes. De nombreux concours nationaux prennent désormais en compte l’égalité femmes-hommes, premier pas vers une meilleure représentativité des femmes dans les sciences.Cependant, le domaine est si compétitif qu’il est difficile d’allier vie privée et vie professionnelle. Des programmes comme L’Oréal-UNESCO sont essentiels pour encourager les femmes à poursuivre leurs carrières.